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La Verrerie de Biot

COMMENT UNE SIMPLE IMPERFECTION A FAIT LE SUCCÈS DE LA VERRERIE DE BIOT

BIOTERRERIEV La fabrication du verre est un art délicat. Quelques secondes d’inattention, une impureté minuscule, et des bulles se forment dans la matière en fusion. C’est ainsi, par un « défaut », que débute dans les années 1950 l’histoire singulière de la Verrerie de Biot.

En 1956, Éloi Monod, ingénieur céramiste formé à l’École nationale de Sèvres, décide avec deux maîtres verriers de fonder à Biot une verrerie artisanale inspirée des techniques de soufflage découvertes en Italie. Leur ambition : reproduire le charme imparfait des verres anciens, marqués de bulles, autrefois considérées comme des erreurs de fabrication. Visionnaire, Monod fait de cette imperfection une signature. Les artisans verriers apprennent à dompter la bulle, à la piéger entre deux couches de verre, métamorphosant le défaut en une véritable qualité esthétique.

Le secret du verre bullé repose sur un geste précis : saupoudrer du bicarbonate de soude sur le verre en fusion. Au contact de la chaleur, le composé se décompose en dioxyde de carbone, générant ainsi des bulles emprisonnées dans la masse translucide. Un procédé aussi technique que poétique.

Aujourd’hui, Biot est reconnue comme la capitale du verre bullé. En 1973, alors que l’entreprise traverse une passe difficile, elle est reprise par Jean et Danielle Lechaczynski. Sous leur impulsion, puis celle de leurs enfants Anne et Serge, la verrerie s’enrichit d’une galerie internationale du verre, d’un catalogue de plus de 200 modèles originaux, et d’une palette de couleurs toujours plus riche. En 2025, treize teintes sont proposées, dont le célèbre Bleu de Perse, créé spécialement pour Jackie Kennedy-Onassis, fidèle cliente.

L’innovation ne s’arrête pas là : la Verrerie de Biot a récemment dévoilé une gamme luminescente, qui s’illumine dans l’obscurité une touche féerique qui enchante les amateurs de design et d’objets uniques.

Chaque année, neuf maîtres verriers façonnent près de 250 000 pièces, toutes uniques. Autour des fours, les gestes sont précis, ritualisés, transmis de génération en génération. Le métier est hiérarchisé en sept niveaux : plus l’artisan progresse, plus les pièces qu’il réalise sont complexes. Comptez dix minutes et deux verriers pour un simple gobelet, mais jusqu’à vingt-cinq minutes et quatre artisans pour un photophore. Le modèle « Burette », avec son anse travaillée, reste l’une des créations les plus exigeantes. Il faut trois années de formation et une décennie de pratique pour atteindre une autonomie totale : un savoir-faire en voie de raréfaction, mais qui résiste ici avec passion.

En décembre 2006, cette excellence a été saluée par l’obtention du label « Entreprise du Patrimoine Vivant », distinction nationale qui valorise les maisons incarnant l’excellence artisanale française. Aujourd’hui, la Verrerie de Biot accueille près de 450 000 visiteurs par an. Pour répondre aux attentes d’un public toujours plus curieux, elle a intégré les technologies de pointe.

Grâce à un dépliant interactif et un QR code, la visite devient immersive : en réalité augmentée, Serge Lechaczynski accompagne les visiteurs dans un parcours de 40 minutes, ponctué de vidéos et d’expériences visuelles.

Un écomusée ludique, des ateliers dévoilés, un tarif accessible (9 € par personne) et un conseil pratique : n’oubliez pas vos écouteurs !


Horaires


Adresse

5 CHEMIN DES COMBES
04410 BIOT


Téléphone

TÉL : 04 93 65 03 00


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