DU BARYTON AU PINCEAU UNE VIE CHANTÉE EN COULEUR
Il y a du Fauve et de l’Impressionnisme, et surtout le Var avec ses roches rouges, ses plages blondes, ses pins inclinés sur la Méditerranée et cette lumière impalpable baignant Saint-Tropez, sur les toiles d’Henri Sié.
Des beaux-arts de Toulouse au port de Saint-Tropez, il n’y a qu’un pas, celui d’un coup de foudre absolu qui attacha définitivement Henri Sié au soleil varois. S’il n’est pas le premier peintre à tomber sous le charme de la Provence, lui ne la quittera plus et continuera sans cesse à la sublimer dans son infinie palette. La ville rose a offert aux tropéziens un de ces plus grands peintres. Artiste complet, chanteur d’opéra professionnel dont la voix de bariton résonna dans toute l’Europe, il retranscrit dans sa peinture cette musique qui n’a cessé de l’habiter et illumine les ombres de ses paysages. Au-delà d’un joli tableau, ses oeuvres offrent à entendre le chant de nos balades sur les sentiers côtiers, le cri du gabian au-dessus du clocher, la torpeur de la cité somnolente, le rugissement du mistral et le claquement des gréments d’un voilier sous le vent, simple virgule posée sur le bleu infini d’une Méditerranée sans cesse sublimée. D’un trait sombre, Sié donne toute sa force à cette peinture presque trop amoureuse de son sujet. Là où le passant voit de la simplicité, il y a un travail acharné, une remise en cause de l’artiste en constante évolution. De sa galerie près de l’église, ses toiles ont essaimé le monde, glissées dans les bagages de collectionneurs avertis et d’amateurs emportant un petit morceau du Var signé Sié.
Né en 1936, il entre aux beaux-arts à 17 ans, une vocation trop vite contrariée par la Guerre d’Algérie qui l’entraine de l’autre côté de la Méditerranée pendant 28 longs mois. A son retour c’est sa voix de bariton qui fera sa première carrière et lui offrira la célébrité. Après des études au conservatoire de Toulouse, il remporte le Concours Général de Paris et la Voix d’or en 1966. Alors qu’il joue sur les plus grandes scènes d’Europe, il découvre Saint-Tropez à la fin des années 70 lors de vacances entre amis. La cité le subjugue. Il a trouvé son port d’attache. Entre deux représentations où il interprète les premiers rôles des plus grands opéras, il chante « Minuit Chrétien » dans l’église tropézienne et la Marseillaise au balcon de la Mairie pour le bicentenaire de la Révolution. Il plante son chevalet aux Canoubiers, expose ses toiles aux regards des passants sur le port avec les artistes locaux et au salon des peintres de Saint Tropez dont il sera lauréat en 1985. La peinture le rattrape. S’il ne cessa jamais de chanter, il revient à sa première vocation et ouvre sa galerie, expose ses amis dont les noms écrivent l’histoire de l’art ici et ailleurs. Cet autodidacte dû tout réapprendre sans jamais se lasser. Il nous laisse le cadeau inestimable de son talent. Saint-Tropez porte le deuil du toulousain devenu tropézien. Pour ceux qui n’ont jamais eu la chance d’entendre sa voix de bariton, regardez, c’est sa peinture qui nous chante le Var et la Cité du Bailli.
Horaires
Adresse
8-10 rue du Clocher
83990, Saint-Tropez
Téléphone
TÉL : +33 (0)7 88 82 36 68
TEL : +33 (0)4 94 97 58 59
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